Chère compagnie Jell-O,
Quand j’étais petite, comme beaucoup d’autres enfants, j’adorais me faire du Jell-O. Malheureusement, à chaque fois, il se retrouvait toujours une espèce de petite croûte pas mangeable dans le fond de mon plat. Le goût était le même que le reste du plat, mais la texture était abominable. Si raboteuse et irrégulière qu’en comparaison, les Gummy Bear ressemblaient à une légère et fondante mousse fruitée (sans offense pour les Gummy Bear, que j’adore, en passant).
J’ai tout essayé pour éviter la formation de cette croûte : fouetter frénétiquement mon mélange avant de le réfrigérer, changer de sorte de plat, changer le format des plats… Rien n’y faisait. Je me voyais toujours dans l’obligation, non sans une larme au coin de l’oeil, de jeter une partie de mon dessert tant apprécié.
J’ai longtemps nagé en plein déni. C’était moi, dans le fond, qui avait un problème. J’étais incapable de m’adapter à la différence. Je faisais du racisme de la texture. Je devais faire un effort, prendre des bouchées alliant à la fois la fluidité de la surface de la gelée, et le côté plus corsé, avec du caractère, du fond du plat, créant ainsi une expérience gustative hors du commun et toute en nuances.
Rien à faire.
J’ai fini par accepter l’indéniable réalité : j’aimais pas ça. Ça me coupait l’appétit ben raide. Comme le cartilage dans un morceau de poulet. Comme les morceaux de gras qui font crounch sous la dent dans un bon steak. Et c’est ainsi que j’ai continué, pendant des années, de jeter des litres de Jell-O aux poubelles. Pire encore : la fameuse croûte se retrouvait aussi dans les plats concoctés par les parents de mes amis. Dans les restos. Dans les cafétérias publiques. Et ainsi de suite.
Devenue adulte, après une année d’études en pâtisserie, j’ai eu un déclic. Une illumination. Un éclair de génie. Je croyais avoir enfin compris comment faire un Jell-O pas d’croûte. Mais pour m’en assurer, il fallait l’essayer. C’est remplie d’espoir que je me précipitai à l’épicerie pour me procurer un exemplaire de ma saveur préférée – au raisin – et réaliser le test ultime.
Ça a fonctionné.
Mais cette découverte souleva un autre enjeu, beaucoup plus profond celui-là, et c’est la raison pour laquelle je vous écris aujourd’hui. C’est que, voyez-vous, l’un des principes de base de la gélatine est le suivant : pour pouvoir l’utiliser, il faut d’abord l’hydrater dans l’eau froide, remuer, puis laisser gonfler quelques minutes. Ensuite, pour la faire fondre, il faut la mettre en contact avec une source de chaleur. C’est ce que j’ai fait lors de mon expérience avec le Jell-O au raisin.
Or, sur vos boîtes de poudre pour gelée, les instructions sont les suivantes : « Ajouter une tasse (250 mL) d’eau bouillante à la poudre pour gelée. »
Une tasse d’eau bouillante.
UNE.TASSE.D’EAU.BOUILLANTE.
Pourquoi pas : « Méthode pour faire des croûtes », un coup parti? La suite de vos instructions va comme suit : « Ajouter une tasse (250 mL) d’eau froide ou de jus de fruit. » Pourtant, vous devriez le savoir, verser de l’eau chaude sur de la gélatine sèche et n’ayant pas été préalablement hydratée risque à coup sûr de créer des mottons. Ou une croûte. Vous voyez où je veux en venir, n’est-ce pas? DEPUIS LA NUIT DES TEMPS, VOUS INDIQUEZ LES ÉTAPES DANS LE MAUVAIS ORDRE.
Vous l’aurez peut-être deviné, lors de mon test, j’ai fait exactement l’inverse. L’eau froide en premier, repos quelques minutes, l’eau bouillante ensuite. J’ai obtenu le Jell-O le plus délectable de toute mon existence. Le tout, sans aucun motton. Pas tellement surprenant, considérant que j’ai utilisé la seule et unique méthode valide pour traiter de la gélatine. Le contraire est une aberration. Induire en erreur des dizaines de milliers de personnes l’est encore plus.
À la lumière de cette découverte, j’ai essayé de vous trouver des excuses. Peut-être cherchiez-vous à promouvoir le gaspillage, ce qui pousserait vos clients à racheter plus souvent de vos produits? Pas fou comme stratégie, mais peut-être à double tranchant : dégoûtés par la petite croûte, les clients pourraient tout simplement décider de ne plus jamais faire affaire avec vous. Pour aller plus vite? Même bémol que ma dernière hypothèse.
Bref, je m’avoue vaincue. Je ne comprends pas. Voilà pourquoi je vous écris aujourd’hui. Pour vous demander pourquoi. Pourquoi dites-vous à vos clients d’ajouter l’eau chaude avant l’eau froide? Pourquoi ne respectez-vous pas la nature profonde de la gélatine? Pourquoi continuez-vous, depuis plusieurs décennies, à indiquer à la population au complet une information erronée?
Bien à vous,
D.C.
Wow.
RépondreSupprimerWow.
RépondreSupprimerJ'ai le même problème je vais essayer ta méthode merci
RépondreSupprimermerci pour ce renseignement,moi aussi j'était tanné de cette peau dans le fond, ce soir je vait me refaire du jello. merci encore.
RépondreSupprimerwoww tu as répondu à mon questionnement merci
RépondreSupprimerEh! bien D.C. incroyable que ça fonctionne. J'ai 74 ans et ça doit faire au moins une soixantaine d'années que cette dégueulasse croûte me tombait sur les nerfs. On avait tout essayé (changer de pot, enduire le fond d'huile végétale etc..rien ne fonctionnait jusqu'à hier. Je n'en reviens pas encore de votre lettre. Par contre, je crois sincèrement que vous perdez votre temps en espérant que Kraft change quoi que ce soit sur leur emballage surtout qu'il est importé de Kraft USA, mais un énorme merci quand même et vous pouvez être sûr que ma famille et amis vont en profiter.
RépondreSupprimerPrenez soin de vous.
Claude
j'ai fais 4 épiceries pour trouver pudding à la citrouille de marque jell-o sans aucun succès
RépondreSupprimerou je peux m'en procurer ?